Dans la zone pilote trois axes commerciaux principaux sont identifiés : axe Nord, axe central, axe Sud. Les actions pilotes ont concerné plusieurs tronçons de l’axe Nord (passant par N’Djamena avec deux points de sortie) et, en particulier, sa partie Ouest.
Différentes infrastructures ont été réalisées pour aménager la partie Ouest de l’axe commercial Nord : des marchés à bétail, des points d’eau commerciaux, des postes de sortie. De plus, des aires d’abattage et des tanneries ont été réalisées, qui, sans constituer des aménagements de l’axe commercial, font définitivement parties de la filière.
Des démarches spécifiques ont été mise en œuvre pour la réalisation de ces aménagements, ceux-ci étant vus comme des supports des dynamiques de structuration de la filière.
La notion même d’aménagement d’axe commercial est innovante.
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Un axe commercial est constitué de marchés de collecte (à l’extrémité de l’axe et le long de l’axe), d’une piste de convoyage aménagée avec des points d’eau commerciaux (distants de 15 à 25km, y compris les points d’eau existants) et de poste(s) de sortie. L’aménagement de l’axe commercial doit permettre de faciliter le convoyage des animaux le long de cet axe. Les marchés à bétail selon leur fréquentation saisonnière par les pasteurs jouent le rôle de pivot et de carrefour entre les mobilités Nord-Sud des transhumances et les mobilités Est-Ouest des circuits de commerce des bovins.
Les démarches d’aménagement sont fortement inspirées des démarches développées en hydraulique pastorale au Tchad. L’aménagement d’un tel axe résulte ainsi d’un long processus de concertation et de la prise en compte de critères sociaux, économiques et techniques.
Les aménagements d’infrastructures s’inscrivent dans des processus qui visent à cibler la localisation et prioriser les infrastructures par ordre d’importance en fonction de l’enveloppe disponible. Bien que ces processus diffèrent selon la problématique (par exemple l’identification d’un point d’eau et sa réalisation sont beaucoup plus complexes que l’aménagement d’un marché à bétail), ils suivent des étapes relativement similaires qui nécessitent de multiples concertations avec les acteurs :
- Une première étape en plusieurs phases : i) une rencontre, au niveau central, avec les représentants des acteurs concernés, qui vise à identifier, sur la zone, une liste d’ouvrages prioritaires à réaliser ainsi que le type d’ouvrages que les usagers souhaitent voir réaliser ii) une ou plusieurs visites, dans chaque localité identifiée pour confirmer, au cours de rencontres avec les différents acteurs (professionnels de la filière, autorités administratives, autorités traditionnelles et services déconcentrés de l’élevage) la nécessité de l’ouvrage et l’accord de toutes les parties pour sa réalisation (obtention d’un procès-verbal de consentement des parties sur le choix du site et acte administratif d’attribution du site pour la réalisation de l’ouvrage et iii) une restitution, au niveau central, des sites retenus en fonction du résultat des visites et de critères objectivement définis ;
- Une deuxième étape de visites, dans chaque localité retenue, avec les différentes parties prenantes pour définir des principes d’aménagements, d’utilisation et de mode de gestion des ouvrages (ces discussions sont matérialisées à travers une Convention d’Accords Partie ou des Accords sociaux signés par les parties prenantes à l’issue d’une visite spécifique), ainsi que l’élaboration des spécifications techniques relatives aux ouvrages à réaliser ;
- Une troisième étape, à venir à partir de Septembre, d’élaboration de manuels de procédures et de règlements afin de préciser l’utilisation et la gestion des infrastructures sur chaque site répondant aux choix concertés des parties prenantes ;
- Enfin, une étape de réalisation de travaux puis d’appui à la gestion des infrastructures conformément aux textes et procédures définis.
Les infrastrutures définitivements retenues sont contituées de 6 marchés à bétail, 5 aires d’abattage, 4 sites de tannerie, 2 postes de sortie du bétail et 25 points d’eau le long des axes de commercialisation (dont 15 le long des axes de commercialisation).
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